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Expédition au Kirghizstan

Sur une idée de Rob, qui s'était rendu au Kirghizstan en été, et souhaitait venir explorer le coin en hiver (ou plutôt début de printemps) à ski de randonnée, une expé s'était montée avec Séverine. J'avais ensuite rejoint l'équipe avec Nicolas, pour ma 6ème expédition.

Photo du groupe au sommet d'un mont kirghize

VOYAGE A SKI PULKA AU KIRGHIZSTAN L'idée était donc de remonter la vallée d'Ak-Shirak, dans le massif du Tian Shan (côté Kirghizie) pour explorer ce coin peu connu (tout du moins en hiver) et y skier des sommets entre 4000 et 5000m. Pour cela il fallait déjà franchir un col à plus de 4000m en hiver, ce qui n'était pas garanti, et passer un poste militaire près de la Chine, là non plus pas garanti ! Les militaires kirghizes étaient d'ailleurs bien inquiets de nous voir partir dans cet endroit en hiver, et nous redirent au retour qu'ils ne s'attendaient pas à nous revoir vivants !


2ème bivouac au pied de l'immense glacier

2ème emplacement de bivouac au pied de l'immense glacier : voyez-vous où se trouve notre tente ??

Vu les distances que nous avions à parcourir, le temps passé sur place (4 semaines voyage compris) - ce qui sous-entendait un certain volume de nourriture - , les pulkas étaient obligatoires, une première pour nous tous.

remontée de la vallée à pulkas bien chargés

Cette photo a inspiré un site de vente en ligne pour la livraison de ses cadeaux de Noël !

L'occasion pour moi d'utiliser la pulka en bois ayant appartenu au frère de Michel Piola, à qui je l'avais racheté 2 ans auparavant en prévision d'un projet de ce type ! La grande tente collective Hilleberg était aussi de la partie : bien pratique car elle nous permettait de n'avoir qu'une tente à monter et aussi de dormir ensemble pour pouvoir se tenir un peu plus chaud (mais ça n'a pas suffi, il a fait vraiment très froid dans ce vallon haut en altitude en hiver). Pour ceux que cela intéresse je les loue à des expéditions en partance (https://www.pasquer-voyages.com/location-de-materiel-expedition).

intérieur de la grande tente collective Hilleberg

pulka en bois remontant le glacier

Ma pulka en bois remontant le glacier (enfin, pas toute seule, je la tracte :-))

Après avoir remonté la longue et large vallée pendant plusieurs jours, nous avons enfin pu accéder au glacier où nous avons établi deux camps d'où nous avons rayonné sur les sommets alentours.

En plein coeur du glacier, notre bivouac entouré de hauts sommets

En plein coeur du glacier, notre bivouac entouré de hauts sommets

L'endroit fut parcouru dix ans auparavant par une équipe anglaise et par des russes bien évidemment, ce qui nous permettait de disposer de quelques informations (notamment des cartes russes). Nous avons donc pu skier quelques sommets connus comme le Pic Karga, et d'autres que nous avons baptisé comme le Mont Elia, Tête de lion, pic moutarde, pic foudre, dratpouet (droit dans le pentu!), la plupart de ces sommets n'ayant été probablement jamais skiés.

Nicolas ouvre le bal sur une pente vierge

Nicolas ouvre le bal sur une pente vierge

Séverine à ski au milieu du glacier

Séverine à ski au milieu du glacier

Pour l'anecdote, le pic moutarde a été nommé ainsi suite à une bévue que nous avons faite en achetant toutes nos provisions à Bishkek : tout un stock de soupe était en fait de la moutarde déshydratée ! Immangeable ... Je ne vous dis pas la surprise le 1er soir au bivouac !

Sommet Dratpouet et son couloir au milieu

Dratpouet avec ses deux sommets gauche et droite, et son couloir au milieu

Dratpouet fut le nom donné à l'imposant sommet séparant la vallée supérieure en deux branches. Atteint en remontant un beau couloir repéré l'avant-veille par Nico, ce fut une belle sortie collective effectuée tous ensemble, chacun à sa tâche : monter la corde, creuser la corniche, skier le couloir, filmer ceux descendant à ski .. Une belle réussite ! Lauréat de la bourse Expé (réunissant différents fournisseurs et sponsors), nous étions forcé contractuellement de ramener film et photographies. En ça bénéficier d'une bourse est une sacrée chance mais aussi une contrainte, qui nous oblige à réfléchir à une certaine logique de qualité dans ce que nous produisons. Au final on s'est tous prêté au jeu et on a tous appris (même si Rob avait bien potassé le sujet, niveau scénario, matériel etc).

Photo de nuit de notre bivouac

La nuit (froide !) tombe sur notre emplacement de bivouac

Ce que j'aime aussi en expé, ce sont tous ces petits rituels et une organisation collective bien rodée qui se met en place au bout de quelques jours : faire chauffer l'eau et faire la cuisine chacun son tour, prendre la météo avec le téléphone satellite, étudier la carte, faire sécher les affaires etc.. Et puis il y eut des moments qui font qu'une expédition ne ressemble à aucune autre.Comme ce jour où nous redescendons à un dépôt de nourriture et d'affaires enfouies sous deux mètres de neige, et déterrées par un renard qui a tout dispersé sur une cinquantaine de mètres. A l'heure où j'écris ces lignes, la grand-mère d'un ami finit de recoudre la manche de ma veste que ce renard avait découpé en trois morceaux !

Tentative de décollage en parapente

Tentative de décollage en parapente et à skis, mais ça souffle fort...

Ma voile de parapente faisait aussi partie du voyage, et cela me paraissait inconcevable de ne pas voler une fois là-bas. Profiter de la chance d'être dans une grande vallée glaciaire pour y faire un beau vol qui sorte de l'ordinaire. Un matin sans vent je décidais donc de gravir en solo la face en neige qui menait à un dôme situé dans le prolongement d'un sommet au-dessus de notre camp. Arrivé sur ce dôme, j'avais commencé à suivre la crête menant au sommet mais la fin ne semblait pas vraiment simple et l'absence de vent (signifiant un décollage possible et relativement aisé) m'a vite fait faire demi-tour : il faut savoir profiter des opportunités pendant qu'elles se présentent ! Le vol fut court mais j'ai pris un pied d'enfer en décollant à 4400m, et en survolant les crevasses tout en longeant (de loin) les séracs de la face plus au Nord. En atterrissant juste derrière la tente (dans les chiottes comme diraient mes compères !), j'ai pu vite les rejoindre à ski pendant qu'ils négociaient la descente d'une pente un poil raide (avec de la glace sous-jacente).

Belles pentes et neige de printemps

Rob s'éclate dans des pentes sans stress et une neige de printemps

Durant ce voyage, chacun a pu au final faire ce qu'il préférait : ski de randonnée pour nous tous, mais un peu d'alpi avec un zeste de parapente pour ma part, exploration pour Rob, un peu de pente raide pour Sév, et surtout de la pente raide pour Nico ! Vous pouvez retrouver plus d'infos sur ce trip ski-pulka sur http://kirgski.wordpress.com/ VOYAGE A SKI DE RANDONNEE AU KIRGHIZSTAN Parce que partir avec une pulka demande plus de temps, et qu'au final on skie beaucoup moins que si nous n'étions partis qu'avec les skis (il y a des journées où on ne fait que traîner la pulka), j'y retourne en Février prochain pour un séjour uniquement à ski de randonnée pour des sorties à la journée. L'idée est de faire des sorties en étoile, à partir de deux endroits intéressants et différents pour le ski de randonnée, le massif de Kirghiz Alatau, et le massif du Terskey Alatau. Voir le programme sur www.pasquer-voyages.com/kirghizstan

Et le compte-rendu de mon dernier voyage à ski de randonnée là-bas : https://www.pasquer-voyages.com/single-post/ski-randonnee-montagnes-kirghizstan

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